Avec une baisse de plus de cinq points de représentativité au sein de notre société, il fallait s’attendre à une forte houle de mécontentements chez les autogestionnaires qui n’ont pas attendu que le mois de janvier s’achève pour convoquer une assemblée générale extraordinaire dont l’objectif affiché est d’arriver au célèbre consensus soudant depuis maintenant dix ans les membres de ce parti si singulier.
Gérer un collectif pour soi et avec soi ne signifie pas que tout le monde se met en rang derrière une opinion commune. Même si la logique d’une direction collégiale sans patron a réussi à s’imposer en donnant à tous une énergie que peu de partis connaissent, force est de constater qu’il s’est créé un léger fossé — peu profond, soit, mais un fossé tout de même —, entre ceux qui ont le droit d’inscrire les sujets de leur choix à l’ordre du jour et ceux qui ne l’ont désormais plus.
Ainsi, sous prétexte que les problèmes économiques sont devenus trop compliqués à comprendre par tout un groupe de non experts, toutes les questions relatives à la gestion de l’argent ont été tacitement confiées aux administrateurs et toutes les voix qui s’y sont opposées ont tout simplement été écartées en rappelant, comme un funeste appel réactionnaire, la loi censée tout gouverner : c’est le bureau qui décide.
“Alors que le parti ne cesse de s’enrichir, nous aimerions savoir pourquoi il y a parmi nous des salariés dont le niveau de vie baisse. Pourquoi nous en connaissons, parmi eux, qui semblent tout à fait satisfaits d’être à ce point exploités. À croire qu’il y a un véritable travail de harcèlement sur le terrain, peut-être même, une forme de chantage affectif auquel j’ai répondu hier lors d’une discussion informelle à la terrasse d’un café en disant que je ne trouvais pas sein d’évoquer des départs violents ou des dissolutions pour mettre fin à toute discussion et faire taire toute parole divergente. Être progressiste, ça s’apprend. Soit nous sommes tous inclus, soit nous sommes tous exclus.”
Plusieurs rendez-vous promis tout au long de l’année dévoilent une tentative de renvoyer aux calendes grecques toute forme d’opposition, mais le prochain rapport de l’OFP, qui assistera ce lundi 18 janvier à cette assemblée générale, nous révèlera sans doute une partie suffisamment pertinente de ce qui dysfonctionne en suivant en direct comment se comportera ce nouvel échiquier de minorités.