Les enfants intoxiqués par le stress. Ça arrive. Des dommages psychologiques sans doute irréversibles. Ils sont en guerre, ou comme en guerre.
En conflit.
Oh. Ils n’en sont pas à l’origine. Tout viendrait des parents. Des adultes. Qui traversent l’inimaginable.
Et les enfants. Jusqu’à refaire pipi au lit. Chagrins, douleurs, peines, tristesse. Ne se sentent plus en sécurité. À l’école. Ni quand ils jouent dehors. On ne les aide plus. Les adultes se sentent impuissants. Alors, c’est l’escalade de la violence. À la maison. La frustration s’abat sur le plus proche. Et le plus faible. Celle ou celui sur qui on a encore un droit. De vie ou de mort. Il n’y a plus de repères. Ils n’ont plus nulle personne vers qui se tourner. Tout pourrait conduire au pire. Au suicide, parfois. Ça existe. Dans la réalité. À l’âge de douze ans. Déjà au paradis. Douze ans. Dans l’un des espaces, donc, où peut mener le stress toxique. La peur et l’anxiété. Permanentes. L’enfance s’arrêtant d’imaginer. Traumatisée pour toute la vie. Normalité détruite. Blessures.
Nous aimerions que tout cela s’arrête. Que tout ce qui a existé dans ce domaine n’ait jamais existé. Que les décisions qui ont conduit à ces dommages humains n’aient pas été prises. Mais ce n’est pas possible. Même en l’écrivant.
Il ne suffit pas de dire que tout n’a pas existé.
Comme ces journées. Ces conversations. Ces situations. Intolérables. Tout est là. Persistant. Les conséquences de nos gestes. De nos paroles. D’une partie de nos actes. Avec lesquelles nous devons continuer de composer. Pour la vie. Nous aussi, traumatisés. Quand nous ne pouvons rien faire d’autre. Qu’en dire. Une partie. Tronquée. Ponctuée. Des silences du doute. Face à nos responsabilités. Devant tous ces enfants, courant, criant, survoltant nos attentes. Les imaginant comme ils seraient. Au centre d’un conflit. Supposant qu’ils tomberaient. Si fragiles.
Alors. Avec les moyens dont nous disposons. Ceux qu’on nous donne. Ceux que nous créons. Nous rappelant qu’ils sont essentiels. Les moyens. Les enfants. Parce que nous les voyons aussi. Lorsqu’ils ont ressenti. La faiblesse. Les blessures. Peut-être par empathie. Nous les voyons soigner. De leurs mots. De leurs joies. De leur attention.
Et de leur unique personnalité.
Développée.