L’indomptable écriture de la vie

Les enfances s’agitent. Elles virevoltent.
Elles courent dans l’espace, l’explorent, en épuisent les possibilités. Protégées.

« Faites bien ce que vous désirez. Personne ne vous contredira ».

Feignant d’admirer un gourou, se prosternant même parfois.
En riant. Surtout, en riant, car tout se fait dans le rire.

C’est le pouvoir du rire.

On rit pour divertir celui qui ne rit plus, enfance dégénérée, défigurée, d’avoir figé l’expression dans un cadre, administré, par une sorte de haute sphère inaccessible à qui on abandonne tout.

La morale, peut-être.
Le mysticisme de la vie.
La hiérarchie.

Il n’y a qu’une hiérarchie qui nous intéresse. Celle de l’ascendance sur la descendance. L’une emplissant l’autre. Le mourant et le naissant. Les deux se diffusant, s’influençant.

L’ascendance et la descendance se représentent, l’une et l’autre, en trois exemplaires, fragmentés.

Une imitation.
Une application.
Une pure invention.

Je vous avais prévenus.
« Un jour ça m’arrivera », je serai morte.

Souvenez-vous de la vieille dame qui s’occupait d’élever des arbres, car bientôt, nous ne ferons plus usage de cet hyperlien, soi-disant là pour aider à comprendre, alors qu’il est un piège, pour la forme, pour la fuite, l’égarement. Le format prend acte qu’il y a des événements qui s’oublient malgré leur puissance traumatisante. Nous cherchons la furtive émotion, à nous saisir de l’incompréhension, pour nourrir l’immédiat, le présent narratif, en autarcie, dans l’écriture, personnages autonomes, enfin libres, maîtres d’un système propre, reconquis, la fiction, du réel et de l’imaginaire, réunis, comme l’ascendance et la descendance, dans un même corps virtuel.

La vieille dame va mourir. D’ancienneté. Et nous l’aurons oubliée.
Comme moi. Comme une autre. Comme tant d’autres.
Elle sera morte, et ne parlera plus que de l’au-delà.

Vous entendez « depuis » alors que je pense « sujet ».

L’au-delà.

Ce qui n’existe pas encore. Ce qui sera après. La lecture. L’écriture. De romans. Fragmentés. Dans lesquels j’ai choisi une forme pour dire ce que j’avais à dire, pour choisir ce que je voulais laisser. De moi. Pour l’étude.

Je parle donc de l’au-delà-sujet, comme bientôt la vieille dame le fera avec ses arbres que nous admirerons. Elle nous dira que nous sommes tous en train de planter des arbres. Dans l’éternité.

Sur vos murs, désormais, de l’au-delà, des codes, qu’il vous faudra déchiffrer quand les robots, dont les turbines les mettant en action fumeront d’avoir échoué, cèderont, vaincus, d’avoir tenté l’impossible administration des innombrables données de l’existence qui s’est autoproclamée l’indomptable écriture de la vie.

rdr