[OFP] – Rapport n°4

Les souverainistes ont à nouveau opté pour la réunion plénière afin de dresser un nouveau bilan, annuel cette fois-ci, des nouvelles orientations prises par la Direction.

Rappelons que, depuis que les deux sites ont été fusionnés, avaient été maintenues deux formes conjointes de consultation afin de permettre la continuité des deux structures récemment réunies avec, d’un côté, un conseil de sages consulté mensuellement qui représentait l’ensemble des équipes actives et garantissait l’écriture d’un projet de type démocratique et, de l’autre, une action non démocratique pilotée par une Direction attentive, soit, mais suffisamment ferme pour qu’elle soit jugée quelque peu autoritaire.

La réunion qui s’est tenue le jeudi 30 juin 2016 a tout d’abord commencé par un petit déjeuner de l’amitié où l’ensemble des adhérents était invité une demi-heure avant que ne commence réellement cette grand messe inaugurant une longue période de vacances liée à la fermeture de toutes les salles de formation. Cette rencontre fut l’occasion pour une grande partie des adhérents de faire connaissance avec leurs collègues et, sans surprise, l’assemblée s’est installée par grappe d’affinités, séparant encore une équipe qui ne se sent pas encore totalement fusionnée.

À la table de la Direction se tenait le directeur, la directrice adjointe, l’assistante de la directrice adjointe et une conseillère. Nous notons qu’un second conseiller, seul homme qui aurait pu entacher la présence centrale du directeur, s’est tenu à l’écart et n’a pas souhaité s’installer de ce côté-là de la table.

Le directeur fait seul le bilan global des actions et durant les trois heures d’un long monologue, les adhérents apprennent :
1. qu’il y a eu beaucoup de merveilleuses actions, brillantes comme des vitrines de noël, et qu’il y en aura beaucoup d’autres ;
2. qu’il y a eu beaucoup de mouvements de personnel à l’intérieur du service pour mixer les équipes, et qu’il y en aura beaucoup d’autres ;
3. qu’une formation a été proposée à quatorze responsables et que cette sorte de commission rendra ses conclusions quand elles seront écrites ;
4. que le budget sera désormais commun au risque de perdre une source de subvention non négligeable ;
5. que le conseil des sages a été dissous lors de sa dernière réunion et qu’il sera remplacé par un autre, représentatif de la fusion opérée, composé exclusivement de responsables désignés et que ce nouveau conseil sera chargé d’écrire le prochain règlement interne des services et le prochain projet politique ;
6. qu’un secteur entier de l’activité a été purement et simplement supprimé ;
7. qu’une fidèle adhérente est heureuse de partir en province se consacrer à de nouveaux projets ;
8. qu’un sondage a été réalisé auprès du public dont le résultat montre que les personnes directement concernées ne sont pas d’accord pour adopter un système de réduction des frais qui permettrait d’accueillir un public moins fortuné et qu’elles appellent à largement augmenter la grille des tarifs au niveau le plus haut afin d’éviter que l’augmentation jugée nécessaire ne soit étalée sur cinq à dix ans ;
9. que les mesures dites de solidarité alourdissent le déficit sans apporter de plus-value ;
10. que la Direction en a assez d’accueillir des ressortissants étrangers.

L’OFP relève trois défauts de fonctionnement, dont deux persistants :

  1. Aucun ordre du jour n’a été envoyé aux adhérents.
  2. Toutes les décisions ont été prises sans aucune consultation.
  3. Il n’y a désormais plus d’espace de parole pour l’expression libre.

Et s’inquiète de la dérive totalitaire du parti.

Notre besoin d’expulsion est impossible à rassasier

Un étranger arrive avec d’autres convictions. Il souhaiterait rétablir l’ordre qui l’a construit. Il croit aux valeurs de partage, soutient la notion d’égalité, dénonce les pratiques douteuses d’un système d’administration perverti consistant à donner plus de pouvoir à ceux qui les détiennent déjà tous. De ce côté-là, rien n’a changé depuis la fin de la dictature.

Ou si peu.

Et puisqu’il est besoin, encore et encore, de s’en prémunir, alors, ouvrons quelques archives.

Once upon a time, un groupe d’êtres humains réunis autour d’un projet commun. Ces êtres savouraient une relative paix sociale. Leurs actions auprès des instances de concertation avaient porté leurs fruits et ils avaient réussi à installer un idéal démocratique : d’un côté, un moyen n’autorisant aucune concentration du pouvoir ; de l’autre, un moyen de faire circuler les idées de telle sorte que, quel que soit le degré d’implication, quel que soit le grade supposé hiérarchique, chacun se sentait participer à l’élaboration d’un trésor : un présent de narration collective.

Un jour, un seul homme s’est senti plus légitime que les autres pour concevoir le cadre d’un avenir commun. Le système était tellement bien conçu que l’homme en question constata d’abord le faible impact que sa volonté exacerbée de sur-puissance eut sur le périmètre global de son action potentielle. Alors, il s’irrita, tapa du poing sur la table et élabora une stratégie pour enfin ne plus avoir à demander un quelconque avis à quiconque avant d’exiger l’application de sa seule décision. Il n’aimait pas ce système. Après tout, avait-il été élu pour continuer à se soucier de l’opinion des autres ?

Il fallut remettre un peu au goût du jour les questions de hiérarchie. C’était là le point d’accroche. La faille. Dans laquelle il allait pouvoir s’engouffrer. “Je suis élu, mais je suis aussi patron. En dessous, je ne veux que des sous-fifres et des sous-fifres de sous-fifres”. Il fallait rendre responsables les petits chefaillons placés à tous les échelons au gré des accointances politiques qu’il percevait clairement aux clins d’œil échangés. “Votre service, je vous autorise à le mener à la baguette. Cessez de prendre des avis à droite à gauche. APPLIQUEZ. Mettez-vous dans la poche quelques faibles. Tutoyez-en deux ou trois. Et faites en sorte de neutraliser l’opposition en la stigmatisant, en l’humiliant, en l’isolant et, si possible, — vous serez naturellement récompensés —, en vous en séparant”.

Se séparer. De ce qui empêche. L’hyper pouvoir de prendre forme. C’est ça, exclure. C’est ne plus inviter à quelques réunions, ne plus mettre dans la boucle des mails, oublier (“oups, pardon, mille excuses”) de prévenir, de nommer, de considérer. C’est, du jour au lendemain, ne plus tenir compte d’un avis qui s’est trop longtemps senti libre de s’exprimer, inverser l’ordre des rencontres et prendre les décisions avant de consulter. C’est créer la caste de ceux qui participent et celle de ceux qui ne participent plus. Peu à peu, la nouvelle méthode envahit tout le système. Quelques-uns se sentent protégés en suivant l’ordre. Exclure ceux qui freinent, c’est, pour eux, construire le rempart de nouveaux privilèges grâce auxquels ils pourront prospérer. Au détriment d’un autre.

– Quel autre ? Puisqu’on l’a oublié.

Un nouveau groupe se forme. Des tensions se font à nouveau sentir mais, désormais, il n’y a plus qu’une option, et ce besoin d’exclusion devient alors impossible à rassasier, car l’appel du pouvoir est devenu pire qu’une drogue. Il est devenu une manière d’être et de faire. Au mieux pour soi. Au mieux pour un seul homme, élu pour perpétuer.

Notre société ne s’effondrera pas si nous prenons en compte les leçons du passé.
Si chacune de nos composantes est humainement considérée.

Et si nous rendons l’exclusion illégale.

[CP] – Le P de Protection

Le CP s’est réuni et constate les règles en vigueur dans tous nos centres de formation.

Chaque apprenti se voit attribuer un horaire. Il est mis dans une case générant d’autres cases générant un tableau de cases que chaque responsable de formation doit remplir chaque jour où il vient travailler. En face du nom et de l’horaire, à la date donnée par un programme automatisé, aucune case ne doit rester vide. Il doit être mis un “P” pour “Présent”, un “E” pour “Excusé”, un “A” pour “Absent”.

Une absence excusée est aussi dite “justifiée”.

Il y a, pour le moment, différents moyens de justifier une absence : rendez-vous chez le docteur, voyage scolaire, départ anticipé en vacances, fête de l’école, maladie, excuse bidon des parents pour ne pas avouer qu’ils ont oublié, trop de devoirs, pas assez de devoirs, une compétition d’équitation.

En dehors de la case hebdomadaire qui lui est réservée, un apprenti passe parfois jusqu’à six jours, vingt-trois heures et trente minutes en dehors de nos institutions (temps de transport compris), sans compter les petites et les grandes vacances durant lesquelles il peut être de deux à huit semaines sans contact avec nous. Cela provoque des centaines de milliers d’autres motifs, presque impossibles à formuler, parfois même inavouables, car ils relèvent d’un système trop complexe pour n’être réduit qu’à trois pauvres lettres.

– Mon costume de Darth Vader n’est jamais propre au moment où j’en ai le plus besoin.
– Kévin va me parler, c’est sûr, après le cours de sciences naturelles. Il faut que je puisse me faire une natte, ou une tresse, ou des couettes. Ah ! Il faut que je demande à Léa.
– Cette nuit, quand tout sera éteint, je me lève et je continue la bataille des Nains contre les Géants. Le train fantôme va passer à minuit. Vite, vite, vite. Je fais celui qui doit dormir.
– Il m’a dit qu’il aimait bien ma robe bleue. Mais si je mets ma robe bleue demain, il me dira que je mets toujours la même robe. Et je n’ai rien de bleu. Comment il a dit déjà ? “Bleu comme tes yeux”.
Tout est calme… Pendant l’hiver… Tout est calme… Pendant l’hiver… Au soir quand la lampe s’allume… Au soir quand la lampe s’allume… Au soir… quand la lampe s’allume… Tout est calme… Pendant l’hiver… Au soir quand la lampe s’allume… À travers la fenêtre où on la voit courir… Sur le tapis des mains qui dansent… Oh la la… Je comprends rien.
– RANGE TA CHAMBRE !
– Il faudra qu’on se retrouve au parc. J’ai gagné cette partie. Il a beau dire que j’ai perdu. J’ai gagné. Et c’est pas lui qui va commander.
– Comment est-ce que je vais pouvoir expliquer que je dois passer un peu de temps avec Charles du côté de la paroisse Sainte Hélène et que nous devons ensemble dealer notre place au soleil ?
– Mon pantalon vert ne va pas avec ces chaussures. Et puis, mon pull “Lost” aussi a du vert. Ça n’ira pas. Ça n’ira pas. C’est pas le même vert. Aurélia va tout de suite le remarquer. Et ne plus jamais m’aimer.
– Deux plus un, trois. Moins quatre. Multiplié par douze. Je retiens z’un. Et je n’ai que dix doigts.
– À quelle heure tu finis demain ? Il faudra que tu passes chercher ton petit frère à l’école, et après, tu prépareras son goûter.
– Si je vais pas au match, je vais pas pouvoir me montrer dans la cour. Ils se moquent de moi quand je leur explique. Je ne leur expliquerai pas. Je ne dirai plus rien. Je vais vomir toute la nuit et je resterai au lit. Tant pis. Tant pis pour la piscine.
– Tiens, toi qui sais lire, c’est marqué quoi là ?
– Facture.
– Ça veut dire qu’il faut payer ?
Une ombre au plafond se balance… On parle plus bas pour finir… Au jardin les arbres sont morts… Oui, tous morts.
– Je vais pas pouvoir y aller. J’ai rien fait. Je vais encore me faire engueuler. J’en ai marre de me faire engueuler. Y a assez de la prof de français qui comprend rien à mes rédac’. Elle dit “j’ai rien compris” et elle signe à côté de son 6.
Le feu brille… Et quelqu’un s’endort… Des lumières contre le mur… Sur la terre une feuille glisse…
– Parce que, dès que j’arrive, je dois vite aider ma petite sœur pour qu’elle ait pris son bain avant le dîner, je dois raconter en détail ma journée à Maman, puis apprendre à mentir pour juste rester quelques minutes seule avec mon livre, ma tablette, mes jeux de société. Papa arrive toujours tard et dès qu’il est là, tout tourne autour de lui. Il faut se mettre à table, silencieux, le dos à la télé d’où on entend défiler le programme qu’il a choisi. Tant qu’il n’a pas fini, nous ne pouvons pas sortir de table. Après, c’est l’heure d’aller se brosser les dents et d’aller se coucher. Comment dormir alors que j’ai encore toutes ces pensées envahissantes, ces énigmes non résolues, un avenir si incertain ? Mon corps est en pleine transmutation. Je passe des heures devant la glace à ausculter cette insupportable tête qui sera mienne à vie, ne ressemblant à personne, sans filiation possible avec ce qui m’entoure. J’ai été adoptée, c’est certain. Et si c’est le cas, c’est que mes vrais parents m’ont abandonnée. C’est pour ça, toute cette tristesse. C’est pour ça que je préfère mourir plutôt que de penser à toutes ces écoles qui n’ont qu’un objectif : me formater.
La nuit c’est le nouveau décor… Des drames sans témoin qui se passent dehors.

L’enfance n’a pas à résister.
Elle a juste à s’amuser, manger, courir, dormir, chanter, taper dans ses mains, danser, plonger dans l’océan, rire, compter les fleurs de son jardin, se raconter l’histoire fantastique du grand papillon rose.

Aussi, pour toutes ces raisons que nous supposons, pour toutes ces raisons que nous ne chercherons plus à expliquer, pour toutes ces raisons qui n’appartiennent qu’à la formation de l’intime, aucune absence ne pourra désormais plus être considérée comme “injustifiée”, aucune absence ne devra plus être dénoncée, et nous demandons à tous les responsables de formation de ne plus utiliser qu’une seule lettre.

Le P de Présidence.
Le P de Providence.
Le P de Persévérance.

Le P de Protection.

Et ce sera à l’Administration de justifier pourquoi certains de nos apprentis sont à ce point stigmatisés.

Le P de Protection

[OFP] – Rapport n°3

Les souverainistes ont opté pour la réunion plénière afin de dresser un premier bilan et de recueillir les avis après six mois d’un nouveau mode de fonctionnement. La réunion s’est tenue le mercredi 17 février 2016, à 10h00.

Ici, le parti développe une stratégie de type territoriale en s’adressant plus particulièrement à de très jeunes enfants. Les programmes d’insertion sociale sont des sortes de catéchisme du savoir où seul l’objectif prime. Depuis le mois de septembre, deux sites ont été fusionnés sous la houlette d’une direction commune, composée d’un directeur, d’une directrice administrative, de deux conseillers et de quelques assistantes.

Tous les efforts ont été concentrés autour d’une première étape, purement administrative. La seconde va directement concerner tous les adhérents à qui le directeur fait part des avancées dans ce domaine. Le public en sera informé le soir même. Les élus, le lendemain.

Des formations seront organisées afin de constituer une équipe de deux fois sept responsables qui seront chargés de définir une éthique derrière laquelle le directeur demandera à tous de se ranger sans plus jamais en discuter le fondement.

On redéfinit ce qu’est le public “habituel” et si l’adhésion au système n’est pas pleine et entière, on préfèrera l’exclusion à l’adaptation.

– Puisqu’il s’agit de fusionner des énergies pour mettre en place un programme commun, pourquoi les équipes n’ont-elles pas été réunies en amont afin d’organiser un débat démocratique sur tout le territoire concerné ?
– Parce qu’il est difficile de rassembler.

L’OFP relève trois défauts de fonctionnement :

  1. Aucun ordre du jour n’a été envoyé aux adhérents.
  2. Toutes les décisions ont été prises sans aucune consultation.
  3. Aucune proposition n’a été faite pour faire taire les vives oppositions qui se sont exprimées.

Bilan financier 2015

Notre société est-elle en bonne santé ?

Les recettes ont augmenté de 18%.
Les dépenses, seulement, de 5%.
L’épargne a explosé. Nous l’évaluons à 30%, mais elle ne compte pas les divers placements sécurisés.

De très lourds investissements décidés il y a presque dix ans neutralisent le débat. La dette avait baissé de 12%, mais elle a fait un nouveau bon de 11%. C’était un investissement nécessaire pour garantir la stabilité de notre société et pour mieux envisager l’avenir. Cela représente tout de même 255% d’un budget annuel moyen.
Il faudra vingt ans pour en venir à bout.

Les résultats des élections correspondent à peu de chose près aux apports économiques de chaque parti.
La question économique est donc devenue une et indivisible.

Ce n’est pas sain.
Il nous faut mettre en place un moyen d’évaluer d’autres apports.
Nous prendrons comme base de travail l’apport économique de chaque parti depuis janvier 2016.
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Orange : Apport économique des socialistes
Bleu : Apport économique des souverainistes
Rouge : Apport économique des sociaux-libéraux
Jaune : Apport économique des royalistes
Vert : Apport économique des autogestionnaires
Kaki : Apport économique des entrepreneurs écologistes

Chaque parti devra faire publiquement part de ses autres apports.

[CP] – Théorie des ensembles

Soit A l’unité indivisible d’un tout. A agit dans un zone dite d’influence contenant sa vie publique et sa vie privée. A y partage ses points de vue, ses craintes et peut-être même son argent avec d’autres A. Une somme de A constitue un ensemble.

Soit B la zone d’influence où tous les réseaux de A qui entourent A n’ont plus de relation que par l’interconnexion des A dans B.

Le A secoué provoque un remous dans toute sa zone d’influence. Plus on s’éloigne de l’épicentre, moins le remous se fait sentir. Des A, issus d’autres zones de B, n’en ressentent même aucune secousse.

Établir des liens entre tous les A stabilise B.

On se sent perdu si B s’élargit trop rapidement ou si les conditions de liaisons des groupes de A ne sont pas définies avant l’expansion de B.

On se sent exclu ou oppressé si B se restreint soudainement, mais les conditions de liaison déjà existantes sont encore en action et peuvent lentement se métamorphoser.

Le danger de créer des communautés est permanent.

Légiférer, c’est définir le cadre avant d’agir.

Exemple 1 : Deux A s’unissent selon la loi fondamentale basée sur la solidarité. Leur union constitue un ensemble. Leur ensemble a autant d’importance que n’importe quel autre ensemble, qu’il soit constitué de deux, trois ou cinq mille A.

La disparition d’un A provoque une restructuration prioritaire, surtout si cette disparition isole un autre A.

Exemple 2 : Soit “Syndicat” et “Patronat”, deux ensembles distincts.

Considérant que :

  • la responsabilité est partagée,
  • des deux groupes, aucun n’est privilégié,
  • la solidarité s’impose,

ces deux ensembles peuvent fusionner et préférer prendre en considération autant de catégories qu’il n’y a de niveaux de formation et de niveaux d’investissement. Une transparence totale est requise concernant la gestion des fonds. L’égalité de traitement est absolue.

Le ratio entre les catégories ne doit pas dépasser les 4/7e.

Exemple 3 : Pour un revenu mensuel, si un A de catégorie A gagne 1000 EUR, un A de catégorie B ne doit pas gagner moins de 571 EUR. Et si un A de catégorie B gagne 1000 EUR, le salaire mensuel d’un A de catégorie A ne doit pas excéder 1750 EUR.

Tout ce qui dépassera ce ratio sera jugé intolérable.

[OFP] – Rapport n°2

L’OFP a assisté à l’assemblée générale extraordinaire des autogestionnaires. La réunion s’est tenue le lundi 18 janvier 2016, à 10h00, en présence de l’intégralité des membres actifs du parti.

Les objectifs de l’assemblée étaient :

  • de mettre à jour les procédures administratives, très en retard, concernant l’année 2014.
  • d’ouvrir un débat pour renforcer les moyens d’action du parti.
  • de rapidement évoquer l’année 2015.

“L’année 2014 fut formidable. Elle n’est pas encore une année de référence, mais tout ce qui avait été visé a été réalisé.”

Enfin, presque.

Les bilans sont présentés par le coordinateur, censé garantir le lien social du parti, qu’ici, depuis la crise de 2005, les membres nomment sympathiquement le Manager.

Le Manager n’est pas un patron. Il coordonne les informations et représente les membres actifs distingués en deux catégories : ceux qui assurent la légalité de la structure administrative (de type “association”) en étant tour à tour Présidents, Secrétaires et Trésoriers fantômes, et ceux qui exécutent les projets. Les premiers sont bénévoles. Les seconds sont payés à l’action. Le Manager est le seul salarié titulaire d’un contrat à durée indéterminée (CDI). Il travaille en étroite collaboration avec un Administrateur, une experte comptable, une attachée de presse et un responsable informatique. Ces derniers sont payés en actions.

La crise de 2005 a permis aux adhérents de se ressaisir de leur structure. En renvoyant le seul d’entre eux qui portait le titre de Directeur et qui était chargé de définir les projets, les membres actifs ont fait le choix d’être plus que de simples “consultés”, en devenant les seuls organisateurs de leur propre administration. Ils ont imposé que deux réunions de travail par mois soient organisées et que le Conseil d’Administration (CA), auxquels ils participent depuis, suivent leurs décisions. Le CA, contrairement à ce qui avait été prévu en début d’année 2015, ne s’est jamais réuni. Les décisions prises en réunions n’ont donc jamais été légitimées.

Les adhérents décident que le remplacement des membres du CA est nécessaire et demandent la tenue d’une nouvelle AG en mai 2016. Il s’agit de faire entrer au parti des personnalités qui aideront à assurer la cohérence du système, car, à ce jour, le CA n’était composé que du frère et de la femme du Manager, ou kind of. Le CA renouvelé sera composé de sept membres, dont deux issus de la catégorie chargée d’exécuter les projets (une femme et un homme). Il sera ouvert à tous les adhérents. Il se réunira, au minimum, deux fois dans l’année.

L’OFP relève trois défauts de fonctionnement :

  1. Aucun ordre du jour n’a été envoyé aux adhérents
  2. Les délais de convocation à l’AG n’ont pas été respectés
  3. Le bilan de l’année 2015 n’était pas complet

et souligne que toutes les décisions ont été prises à l’unanimité.

Le-nom-du-syndicaliste-que-nous-aurons-choisi@furieux.org

Il y a ceux qui ont vu et ceux qui n’ont pas vu :

  • L’ordre du jour d’une prochaine réunion
  • Le rapport d’un expert
  • Un compte-rendu
  • Un message de détresse
  • L’annonce d’une bonne nouvelle
  • La fermeture d’un service
  • La fin d’un droit
  • La mort d’un proche

La principale raison de cette discrimination est que la plupart d’entre nous reçoivent ces informations sur un seul et même média. Certains savent d’eux-mêmes mettre en ordre leurs webmails à l’aide de sous-dossiers, mais d’autres ne voient plus qu’un flot continu d’informations qui, parce qu’elles sont menacées de disparaître instantanément dans le flux inexorable du temps qui passe, sont précipitamment en partie consultées mais pas toujours suffisamment analysées pour déceler si ces messages contiennent des éléments importants réputés pouvoir aider à mieux appréhender la distinction nécessaire au bon développement des deux domaines constitutifs de notre vie sociale, à savoir : le domaine privé et le domaine public.

C’est pourquoi, chacun d’entre nous disposera désormais d’une adresse notre-nom@furieux.org pour ne représenter que notre raison d’être publique, et une adresse pour nous représenter anonymement :
le-nom-du-syndicaliste-que-nous-aurons-choisi@furieux.org.

[OFP] – Rapport n°1

Notre histoire récente nous a donné l’espoir qu’aucun totalitarisme ne pourrait désormais plus s’installer à la place du pouvoir. La fin de la dictature révèle la pluralité des opinions à l’intérieur du corps social. Afin d’en assumer les conséquences politiques, il a été décidé de mettre en place un Observatoire pour le Fonctionnement des Partis (OFP).

L’OFP s’engage à analyser les prises de décision concernant aussi bien les directions que tous les adhérents. Son objectif est de mettre en lumière la présence de différents courants d’opinion et de leur donner une parole publique par la simple observation des systèmes.

La première réunion à laquelle l’OFP a assisté s’est tenue le lundi 4 janvier 2016, à 20h00, au siège des Royalistes.

La direction réunissait ses adhérents afin de dresser un bilan des activités du parti. Une nouvelle personne a été intégrée à l’équipe administrative. C’est une femme. Elle semble s’être adaptée à l’environnement machiste et ne fait que discrètement sourire quand le responsable financier lui rappelle incessamment qu’il la paie 3OOO EUR par mois (ce qui est faux) et qu’il attend d’elle qu’elle fasse du bon travail. Tout ceci ne témoigne pas d’une avancée en matière d’égalité de traitement au sein du parti.

Il y a toujours eu ceux qui décident et ceux qui exécutent. Ceux qui détiennent le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas.

Rappelons qu’il y a quelques années, le départ précipité d’une collaboratrice avait plongé les adhérents dans la stupeur car il révélait à la fois la suprématie patriarcale et le silence dans lequel s’était enfermée une victime de harcèlement constant. L’arrivée d’un collaborateur avait été soumise à une veille citoyenne qui avait pris la forme, à la demande des adhérents, d’une représentation élective. La direction avait alors cédé à cette représentation le soin d’organiser le lien social, mais après quelques mois de “repos” pour soi-disant prendre du recul, la direction avait repris violemment les rênes du pouvoir en divisant le corps social grâce à une technique reconnue d’inutilité publique : la flagornerie de la faiblesse et le mépris de l’excellence. Les représentants ont jeté l’éponge. Ainsi, la direction s’est reconstituée à partir de convictions autoritaires jugées déplacées.

Pour la direction du parti, il doit y avoir deux catégories d’adhérents. L’une a le pouvoir de consulter et de distribuer l’argent, d’organiser le quotidien du corps social sous la forme de largesses aussi appelées “Dons du Seigneur”. L’autre, déjà satisfaite de pouvoir presque manger tous les jours, n’est là que pour se contenter d’obéir.

Enfin, presque.

Les enjeux de cette réunion étaient divers et variés :

  • Faire admettre que tout allait bien dans le meilleur des mondes, que l’administration abattait une somme de travail dantesque, sillonnant les routes et négociant avec les Orléanais, puissants alliés de la couronne.
  • Faire oublier que tous les objectifs annoncés n’appelaient aucun avis particulier si ce n’est une sorte de validation de principe. Les adhérents qui ne disposaient pas, en amont, de tous les renseignements, se sont rendu compte à quel point ils étaient écartés. Certains de leurs “collègues” ont été savamment adoubés en public par des “Comme nous l’avons déjà vu ensemble”. Vu quoi ? Quand ? Sous quelle forme ? Pourquoi tout le corps social n’est-il pas pris en compte lorsque les activités du parti sont organisées ? Pourquoi y a-t-il encore des privilégiés et des exclus ? À quoi sert un corps social divisé si ce n’est à garantir au puissant le moyen de ne jamais être déstabilisé par une masse contestataire ?
  • Faire prendre quelques décisions difficiles aux présents : ouverture du parti à quelques nouveaux élus. On dit “oui”, en majorité. Mise en concurrence des élus dont la candidature n’est soutenue que par la direction. 2/3 des élus seulement sont acceptés. La méthode nous dit. Vous voyez. Nous sommes tous capables d’exclure.

L’OFP relève quatre défauts de fonctionnement :

  1. Il n’a pas été question avant la réunion que l’assemblée présente serait habilitée à prendre une quelconque décision.
  2. Le mode de décision (vote à main levée) a été imposé par la direction sans discussion préalable.
  3. La direction oblige le corps social à vivre ses oppositions dans un espace confiné, car il y a naturellement eu des “pour” et des “contre”.
  4. La candidature du dernier élu, une femme, a été rejetée, sans vote.

Ce que l’OFP a entendu au cours de la réunion et qui attire son attention :
– “On gagne du temps à voter et on évite de se perdre dans des discussions infinies” (de la part des plus proches du pouvoir).
– “Je ne suis absolument pas d’accord avec ce fonctionnement” (de la part d’autres proches du pouvoir).
– “On ne perd jamais de temps à discuter longuement surtout si la discussion démontre en cours de développement que les sujets complexes réclament une série d’étapes qui toutes ont été négligées” (de la part de membres de l’opposition).

Bilan des élections 2015

Le système d’élection de notre société renouvèle notre assemblée en septembre de chaque année. Le dernier trimestre de l’année fixe le mode de gouvernance prenant effet en janvier de l’année suivante. Rappelons que le système précédent avait failli coûter la vie à notre société, car le parti qui détenait seulement 30,57 % des suffrages avait réussi à monopoliser tous les pouvoirs. Nous nous réjouissons que ce parti d’extrémistes n’ait plus ni de moyens d’actions ni même de représentants dans notre assemblée. La Présidence tenait à le souligner.

Voici la composition de l’assemblée 2016 :

assemblée

Afin d’éviter tout amalgame, les couleurs représentant les partis ont été attribuées par tirage au sort.

Bleu – Les souverainistes
Rouge – Les sociaux-libéraux
Jaune – Les socialistes
Vert – Les autogestionnaires
Orange – Les royalistes
Violet – Les entrepreneurs écologistes

Ceux qui progressent :
Les valeureux entrepreneurs écologistes connaissent une croissance exceptionnelle, car ils représentent désormais 8,56 % de notre assemblée alors qu’ils n’étaient qu’à 0,18 % l’an passé. Les socialistes font eux aussi une percée en passant de 1,5 % à 11,24 %. Les souverainistes progressent de 12,30 % à 32,1 %. Les royalistes passent, eux, de 8,15 % à 11,11 %.

Ceux qui reculent :
Les sociaux-libéraux sont passés de 30,29 % à 25,5 %. Les autogestionnaires reculent de 13,63 % à 8,45 %. Tous les autres partis, qui ont choisi de constituer un seul et même “groupe de droits sociaux” représentent 1,93 %.

Ceux qui disparaissent :
Nous l’avons déjà évoqué. Le totalitarisme a été exclu.

Toutes les composantes du système sont représentées à parts égales au Conseil Présidentiel (CP). Il compte sept membres représentant sept groupes.

Les décisions du conseil sont prises par consensus à l’unanimité.